Les lieux de divertissement populaire
[(Les lieux de divertissement populaire se développent sur Paris à la fin du XIXème siècle et se concentrent principalement autour de Montmartre. Vous trouverez au nord de cette carte de 1889 le quartier populaire de Montmartre avec l’emplacement du Moulin Rouge.)]
En effet, si les théâtres, les salles de concert ou d’opéra permettent la diffusion d’œuvres savantes d’auteurs ou de compositeurs, les cafés-concerts, les cabarets et les cirques vont proposer quant à eux des spectacles populaires, plus divertissants et surtout accessibles à tous. (NB : Le cinéma n’apparaît qu’en 1895 avec « Sortie de l’usine » filmée par les frères Lumière).
Les cafés-concerts
[(Tout en se restaurant et dans une ambiance festive, le public peut écouter dans les cafés-concerts des chanteurs appelés « chansonniers ».)]
Les chansonniers évoquent principalement des sujets d’actualité ou du quotidien traités avec humour ou de façon satirique (la permission militaire, le prix du pain, la voisine du dessus, l’affaire Dreyfus, le vitrier, etc…).
Le « Chat noir »
[(Le « Chat noir » est l’un des premiers cafés-concerts. )]
Il est créé en 1881 par Rodolphe Salis à Montmartre et, se diversifiant, prend très vite le nom de cabaret artistique.
Aristide Bruant
[(Aristide Bruant (1851 + 1925) est un chansonnier très apprécié à Montmartre. Il est auteur, compositeur et interprète.)]
En 1884, il compose une chanson à succès appelée « Le chat noir », interprétée par lui-même dans cet enregistrement d’époque.
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En 1885, Aristide Bruant ouvre son propre cabaret, « Le Mirliton », dans l’ancien local du « Chat noir » qui vient de déménager.
Aristide Bruant est un grand ami de Henri de Toulouse Lautrec qui le peint ici dans son cabaret.
Les cabarets
[(Étymologiquement, « cabaret » ou « cabret » est un terme d’origine picarde qui signifiait « petite chambre » ou « établissement où l’on sert des boissons ». Un cabaret présente des numéros variés de music-hall enchaînés les uns aux autres de façon cohérente. Le public est placé dans la salle autour de tables, dans une ambiance décontractée.)]
La « revue » (spectacle – concert – bal) est réalisée par des chanteurs, des musiciens, des danseurs, des circassiens (clowns, trapézistes, jongleurs, contorsionnistes…), des magiciens, etc… , montrant ainsi sur scène une diversité artistique.
La soirée se termine souvent par un bal général appelé « Chahut ». Cette nouvelle danse inspirée du Quadrille est de plus en plus populaire. Appelée également « French Cancan », cette danse est exécutée sur un rythme endiablé par des danseuses aux costumes affriolants, comme ci-dessous au Moulin Rouge.
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Le Moulin Rouge
[(Le Moulin Rouge est un cabaret construit au pied de Montmartre, Boulevard de Clichy, en 1889 par Joseph Oller et Charles Zidler.)]
L’objectif de Oller et Zidler est de permettre aux plus riches de venir s’encanailler dans ce quartier à la mode qu’est Montmartre tout en favorisant le mélange des classes sociales. Ainsi, petits employés, artistes, bourgeois, hommes d’affaires, femmes élégantes et étrangers de passage fréquentent le Moulin Rouge, surnommé « Le premier palais des femmes ».
Voici la salle de danse du Moulin Rouge en 1890.
Ce lieu extravagant rencontre un vif succès. Le jardin est agrémenté d’un gigantesque éléphant en plâtre que vous verrez dans le film.
Le derrière de l’éléphant. Comme dans le film, vous remarquerez qu’il y avait une pièce à l’intérieur.
Des danseuses illustres resteront dans l’Histoire du Moulin rouge : la Goulue (ci-dessous), Jane Avril, la Môme Fromage, Grille d’Égout, Nini Pattes en l’Air, Yvette Guilbert…
Le Moulin rouge est un lieu aimé des artistes, dont le plus emblématique fut Henri de Toulouse-Lautrec. Ses affiches et ses tableaux assurèrent au Moulin rouge une notoriété rapide et internationale.
Toulouse Lautrec et le Moulin Rouge
[(Henri de Toulouse Lautrec, artiste peintre (1864 + 1901), fréquente régulièrement les cabarets de Montmartre et principalement le Moulin Rouge dont il réalise les affiches avec Jules Chéret. Il trouve également dans les cabarets des sujets d’inspiration pour sa peinture et croque le mode de vie de la Bohème parisienne en cette fin du XIXème siècle. Comme vous pouvez le constater sur cette photographie, Toulouse Lautrec souffrait d’infirmité et de problèmes de santé.)]
Affiche réalisée par Henri de Toulouse Lautrec
[(La Goulue, de son vrai nom Louise Weber (1866 + 1929), est une danseuse de cancan populaire, célèbre meneuse de revue au Moulin Rouge.)]
Toulouse Lautrec peignant « La danse au Moulin Rouge » (1890)
Le film « Moulin Rouge »
[(« Moulin Rouge » est un film musical australien réalisé par Baz Luhrmann en 2001. Ce drame est une fiction qui se passe au Moulin Rouge à la fin du XIXème siècle.)]
[(Au début du film, l’orchestre s’accorde puis, le générique de la Century Fox est intégré dans la projection du spectacle. Ce procédé est appelé une mise en abyme : le spectacle est dans le spectacle. Les deux thèmes musicaux du film vont être joués rapidement avant d’entendre « Le galop infernal » de Jacques Offenbach.)]
[(Dans un autre passage, au moment où les artistes présentent au Duc (l’investisseur) l’idée de leur spectacle « Spectaculaire, spectaculaire », vous pouvez de nouveau entendre « Le galop infernal » arrangé et réadapté avec d’autres paroles.)]
Synopsis du film :
Dans le Paris de la Belle Époque, Christian (Ewan McGregor), un jeune poète plein d’espoir s’installe à Montmartre, cœur de la vie de bohème. Il rencontre Henri de Toulouse-Lautrec et Erik Satie qui vont le convaincre d’écrire une pièce pour le Moulin rouge. Il va alors rencontrer Satine (Nicole Kidman), la principale meneuse de revue du Moulin rouge, ainsi que l’extravagant Harold Zidler, le propriétaire du cabaret. Il décide de les aider, par le biais de la pièce, à sauver le cabaret face à leur principal investisseur, le Duc de Monroth, fou de Satine, qu’il considère comme sa propriété privée…
Si la musique de ce film n’est faite que d’arrangements efficaces et de reprises de chansons actuelles, les décors et la mise en scène respectent par contre fidèlement la vie du Moulin Rouge (Paris, les costumes, les décors de scène, l’éléphant dans la cour, la salle de bal, le cancan et le chahut, Montmartre, Charles Zidler, Erik Satie, Henri de Toulouse Lautrec, l’absinthe, Chocolat, la Goulue, les courtisanes, les meurs de l’époque…).
L’extrait suivant reprend la chanson « Roxanne » écrite en 1978 par le groupe « The Police » dans le style d’un tango argentin.
Cette admirable séquence cinématographique est filmée comme un clip, avec continuellement des tensions et des détentes, de très nombreux changements de plan et des jeux de lumières complexes.
Dans cette scène, deux histoires se déroulent en même temps, celle de la relation entre Satine et le Duc et, parallèlement, celle de la relation entre Satine et Christian racontée par le danseur de tango.
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Le début de la musique originale de « Roxanne » :