Les 3e2 et le Prix Ado

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Tous les élèves de 3e2 se sont investis dans le projet avec un sérieux impressionnant. Chacun a lu l’ensemble des oeuvres sélectionnées en cours de Français et à la maison et en a aussi discuté avec M.Lurquin. Des lectures à voix haute ont été menées avec Mme Damay et Mme Denorme qui ont donné aux textes une vie différente. Les interventions du comédien Fred Egginton ont permis de faire aboutir ces débuts d’interprétation et de concrétiser les ressentis. Tous les élèves ont eu un rôle et même les plus timides ont joué le jeu avec beaucoup de concentration et d’enthousiasme. Le moment de la représentation au Safran a été particulièrement impressionnant.

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Romain, Geoffrey et Gladyse ont interprété deux scènes de la pièce Et tout le tremblement de Laurent Cottel, l’histoire d’un garçon qui découvre son amour pour un autre et en meurt, sous les coups rageurs de son père.
Youssra, Lisa, Justine, Killian, Nathan, Ayoub, Julien, Geoffrey, Enzo et Matthéo ont proposé leur version de Rhapsodies de Sylvain Levey : des casteurs d’une émission de téléréalité manipulent les candidats jusqu’à l’humiliation.

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Dans La Nuit du Sanglier de Catherine Daele, Matthéo, Rémi et Cylia nous ont donné à voir l’instant du déchirement entre une soeur éprise de liberté et un frère qui tente de la ramener à la raison.
Enfin, l’ensemble de la classe a joué de façon à la fois drôle et émouvante L’Enfant Sauvage, , l’histoire d’une petite fille abandonnée, incapable de parler, qui est recueillie par un homme solitaire. Mais les institutions les séparent et la lutte de l’homme pour obtenir la garde de l’enfant échoue. Elle se retrouve en foyer, ensevelie sous le chagrin.

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Ces textes présentent une vision sombre du monde mais les élèves les ont portés avec un mélange d’humour et de gravité qui ont rendu toutes ces interprétations très touchantes.
Nos deux représentants ont été les porte-parole de la classe et ont défendu les deux pièces choisies par la classe. Voici les arguments.

Rhapsodies
Pour commencer, c’est une pièce que nous avons trouvée difficile à lire au début car il y a énormément de personnages et nous avions du mal à comprendre l’histoire. Mais lorsque nous avons lu à voix haute et joué les scènes, nous l’avons trouvée très drôle. On s’est vraiment bien amusé à interpréter tous les personnages un peu caricaturaux de l’émission télé. Il fallait exagérer nos attitudes, nos intentions, et nous avons adoré.

Pour continuer, nous avons trouvé les thèmes abordés très importants et très graves car en prise directe avec le monde contemporain. et notre vie. Ces thèmes sont : la manipulation des gens par les médias, la critique de la télé et du divertissement qui rendent les spectateurs stupides, l’humiliation par le pouvoir. Mais cette pièce est aussi originale car deux mondes y sont présentés dans des scènes qui alternent : le monde du show-business et le monde réel dans lequel de vraies personnes meurent de solitude et de pauvreté. La pièce présente donc aussi une critique sociale forte.
D’ailleurs, nous avons beaucoup aimé cette mise en abîme : on nous présente des personnages qui ne sont pas eux-mêmes ni qui ils auraient voulu être et qui jouent un rôle. On ne sait plus qui est sincère et qui fait semblant.
Enfin, le rythme est très rapide. Au début, nous avions du mal à comprendre et puis, petit à petit, les scènes se raccordent pour prendre leur sens à la fin. En grec, la rhapsodie est un poème fait de morceaux différents qui sont reliés ensemble ( merci à M.Carat pour son intervention). Il s’agit de recoudre ce qui était décousu. Mais certains n’y arrivent pas.

Et tout le tremblement.
Tout d’abord, l’histoire est touchante. L’homosexualité est un sujet difficile à aborder. Beaucoup de gens sont homophobes et peuvent aller loin dans la haine. Cette pièce montre que l’intolérance peut être très dangereuse. Une morale s’en dégage : le respect de la différence doit être compris et appliqué par notre génération afin que nous puissions tous vivre dans la paix.
Ensuite, cette pièce est proche de nous. Les personnages sont des adolescents auxquels nous pouvons facilement nous identifier, surtout qu’ils parlent comme nous. Il est d’ailleurs amusant que des expressions soient traduites ( « Je me suis pris un vent », « Tu kiffes » ). On se met bien à la place des personnages et on ressent très fort la violence et la cruauté du père de Romain.
Et puis l’histoire évolue de façon inattendue. Le rythme est rapide , les scènes se suivent de façon dynamique et on ne s’attend pas à certains bouleversements : le baiser de Romain à Sam, leur histoire, la mort de Romain.
On est d’ailleurs très touché par cette mort. Dans sa vie, Romain aura connu l’horrible violence de son père qui va jusqu’au meurtre. Mais sa mort est douce car il a connu une très belle histoire d’amour. Il semble apaisé quand son esprit le quitte. Cela nous fait réfléchir à nos relations avec nos parents et à l’importance de l’amour dans la vie.
Enfin, cette pièce est géniale à jouer. Elle demande de la sensibilité mais aussi beaucoup d’énergie. Le « tremblement », c’est autant une réaction liée à une émotion, une fragilité, qu’un séisme qui peut tout emporter.

La pause déjeuner et bonbons a été la bienvenue pour relâcher la tension et reprendre des forces. Le vote a eu lieu l’après-midi, dans le respect absolu des règles de la démocratie ( contrôlées en partie par Nathan ).

La suite de l’aventure nous attend jeudi : les élèves représentant la classe, Justine et Geoffrey, auront la lourde tâche de défendre la pièce choisie entre toutes par la classe et d’argumenter à huis-clos avec les élèves des autres établissements. L’auteur élu sera alors appelé au téléphone et nous jouerons devant lui un extrait de son œuvre au mois d’avril…